Le site du théâtre fait référence à l’époque fastueuse des paquebots transatlantiques. Inaugurée en 1867, dix ans après la mise en service de la ligne Paris-Saint-Nazaire, la gare conjugue le style néo-classique haussmannien à l’instar des gares parisiennes. Pendant la Deuxième Guerre mondiale,  les Allemands bâtissent une base sous-marine à proximité. Ce bunker géant sera pris pour cible par les alliés. Leurs bombardements ruinent les deux tiers de la ville et endommagent la gare qui est abandonnée. La zone se détériore jusqu’à ce que la ville lance sa reconquête urbaine avec le vaste projet Ville-Port dont le théâtre est l’une des étapes clés.
L’entrée du site est formée par les vestiges de l’ancienne gare : deux pavillons liés d’une arcade. Ces deux sentinelles cadrent un vide occupé autrefois par les quais et leur halle de verre et de fer. Ce vide demeure le vecteur principal de l’histoire du lieu et s’appelle aujourd’hui la nef. Quant aux deux pavillons, ils marquent le frontispice de cet espace de culture, tout en conservant leur indépendance et leur intégrité.